Rando « 3 jours Montagne de Lure » de Corinne BERNARD
les 28/29 & 30 avril 2018
SAMEDI 28 AVRIL :
Nous partons de l’Hospitalet « camp de base » de nos rando dans Lure, notre montée s’effectue par le versant Sud, après avoir traversé le village nous chevauchons au milieu des chênes sur des pistes en dénivelées positifs constants. Nous devons être ce soir au gîte de Lure à 1700 m d’altitude.
L’ambiance est joyeuse : 3 jours de rando dans de tels paysages en raviraient plus d’un !!
Le midi nous pique-niquons à Notre Dame de Lure au milieu d’une hêtraie qui offre un écrin forestier à la chapelle et son ermitage. Des tilleuls géants et un noyer séculaire nous enveloppent d’une impressionnante sérénité. Certains d’ailleurs se laisseront aller à une petite sieste ou à un instant de méditation !
Notre Dame de Lure fut une abbaye Chalaisienne, filiale de Boscodon dans les Hautes-Alpes et fondée en 1165. L’ordre austère des Chalaisiens s’inspirait de la règle de St Benoit ; il avait une vocation pastorale et montagnarde d’où son implantation en altitude et dans un lieu si reculé. En début d’après-midi nous nous remettons en selle, direction la station de Lure par la combe de Morteiron. Nous sommes au milieu d’un océan d’arbres, des hêtres surtout à l’allure fantasque. Nos chevaux foulent un sol recouvert d’une épaisse couche de feuilles, ce qui feutre le bruit des sabots et occasionne de petites avalanches de végétaux !
A la sortie de la combe, une dernière petite grimpette et nous voilà arrivés chez Daniel qui nous reçoit comme toujours avec sa bonne humeur et son organisation » à d’oc ». Très vite nos chevaux sont parqués , l’eau, le foin, le grain, les batteries sont emmenés . Notre repas du soir se fera en sa compagnie avec ses anecdotes croustillantes et ses histoires rocambolesques autour d’un délicieux plat de lasagnes maison taille XXL qui en régalera plus d’un, d’une soupe aux petits pois et d’un flan au lait de chèvre délicieux !!
Merci à Corinne pour nous avoir conduit » là haut » , merci à Daniel pour sa gentillesse et merci à notre petit groupe pour ces moments de partage.
Aline Anfossi-Connes
Dimanche 29 avril :
Nous partîmes de bon matin, reposés et rassasiés par un bon petit déjeuner servi par un hôte haut en couleur, digne d’un roman de Pagnol avec ses « galéjades ». L’air était vif et nous étions fort couverts. Direction les crêtes de la montagne de Lure. Il fallut grimper, les pentes sont raides , les chevaux fournissant de gros efforts. Ma selle recule, tourne, le paquetage aussi…. mon cheval accélère pour fuir cet inconfort. J’entends juste hurler « saute, saute, SAUTE !! Et je chute dans les pierres. ( merci la bombe). Mon cheval part en rodéo digne d’un western pour se débarrasser de ce paquetage encombrant…il disparaît de notre vue un bref instant, je crains le pire..il réapparaît, toujours ruant pour se désengager…l’instinct grégaire fait son œuvre. Les cavaliers ont mis pied à terre pour limiter les dégâts collatéraux et l’attraper. Toute l’équipe joint ses efforts pour desseller . Une idée germe pour empêcher la selle de reculer : la corde de longe va se transformer en bricole. Un grand merci à tous pour l’esprit d’entraide et de solidarité dans cette épreuve qui finit bien. Quelques ecchymoses au corps et à l’égo mais rien de grave. Les boîtes de repas et les tablettes de chocolat ont survécu, on est sauvé. Résolution du jour: améliorer l’harnachement de randonnée.
Après cet intermède qui a bien pimenté la journée, ce fut plus tranquille et nous avons pu admirer des paysages magnifiques, des descentes vertigineuses, sentir les odeurs des sous bois , parfois celles de la garrigue où quelques vestiges de bergerie subsistent. Nous avons traversé des villages pittoresques faits de maisons de pierres sèches où l’on pouvait imaginer la rude vie d’antan.
Depuis le matin, les nuages menaçaient et finalement, c’est sous une pluie battante que nous avons fini la randonnée. Nous viennent alors des envies simples: une douche, un repas chaud et un lit. Mais avant cela, prendre soin de nos fidèles montures dans le froid et sous la pluie.
Admirer les paysages de la montagne de Lure, ça se mérite!
Pascale GANDIOL
Lundi 30 avril :
Super ! pour ce dernier jour de randonnée, le soleil est là. Depuis le haut de Montfroc, on voit en face toute la montagne de Lure. C’est la face Nord, le côté sombre et abrupte. Pour repasser la crête, nous allons fouler les pas d’Angelo, le héros du « Hussard sur le toit » de Giono. Nous passons tout d’abord par les Omergues, et les Hugues. Corinne nous explique que c’est là que prend place la scène où le héros découvre le cholera et ses ravages. C’était il y a pas si longtemps, il y a un siècle et demi !
Nous atteignons le pas des Redortiers par une longue et belle piste dans la hêtraie, qui monte en douceur. Nous sommes pas loin du Contadour. Un petit vent frisquet nous empêche de rester trop longtemps, et Corinne décide de nous emmener voir la fameuse bergerie des Terres du Roux. Restaurée, elle est un très bel exemple de l’architecture en pierres sèches spécifique à Lure. Par le passé, elle permettait aux brebis et à son berger de se reposer à l’abri des intempéries. La montagne de Lure est parsemée de ces bergeries, certaines restaurées, mais la majorité ruinées. Nous pique-niquons sous un petit bois juste à côté, à l’abri du vent. Juste après, direction les crêtes de Lure, en passant par les Fraches, très beau plateau herbeux. Un dernier regard plongeant sur la vallée du Jabron, et les Alpes enneigées. Un dernier clin d’œil à Giono et Fernandel devant le Jas des Agneaux, ou Crésus organisa son fameux banquet après avoir fait fortune. Mais hélas, je vous le dis, il ne reste plus rien.
S’en suit une très belle descente sous un tapis de feuilles rousses par la combe Maurel. Puis nous traversons le petit village perché de Vière. En ruine par le passé, des habitants le restaurent petit à petit. Une jolie sente en balcon nous permet de voir Banon au loin, et nous ramène à Saumane puis L’hospitalet.
Fin de ces trois jours intenses avec de très beaux souvenirs. Un grand MERCI à Corinne de nous avoir fait découvrir tout ça.
Carla