W.K “les Esfourniaux” les 10 & 11 octobre 2020 de Pétra

Un week-end aux Esfourniaux entre Lagarde d’Apt, Sault, Saint-Christol.

Après un tirage au sort frauduleux organisé par Paul, j’ai été désignée d’office pour vous rendre compte de notre beau week-end à la bergerie des Esfourniaux.

A mon arrivée tardive le vendredi, à la nuit tombée, de gentils cavaliers m’ont aidée à m’installer au son des brâmes de cerfs : ils se sont afférés à monter le paddock circulaire de Mage, ont apporté un seau d’eau, ont mis en route le boitier électrique, m’ont porté les bagages jusqu’à ma chambre. Bel esprit d’équipe (Muriel, Gérard, Michèle, et d’autres silhouettes !), à moins que la faim les tenaillait vraiment.

Hâte d’entamer autour d’une table joyeuse, le repas « qui devait nous tenir au corps » (commande express de Petra, suivie à la lettre par l’aubergiste) : quiche, lasagne (avec de la viande, de l’huile et de la viande), fromage et 2 gâteaux au chocolat avec chantilly. Haha, les gourmands déchantèrent durant la nuit : qui des ballonnements, qui des aigreurs, qui un sommeil agité… et des natures plus faibles allant jusqu’aux vomissements. Nos vaillants cavaliers avaient pâles figures au réveil. Nous avons parlé mécanique des tubes toute la journée !

Pascale, Lise, Yvon et Christian nous ont rejoint le samedi matin. Après un démarrage enthousiaste à 9h30, nous avons amorcé la descente du plateau d’Albion dans un chemin caillouteux. C’est dans ce chemin que le cheval de Lise a fait un écart et un bond, la faisant tomber douloureusement. Avec une épaule très douloureuse impossible de remonter à cheval. Une fois n’est pas coutume, je remercie des chasseurs : les aimables chasseurs qui ont pris en charge Lise en 4×4 jusqu’à l’auberge. Lise accompagné d’Yvon se sont rendus à l’hôpital, et sale verdict : une fracture de l’humérus. Contribution de nos corps à notre passion équestre.

Nous avons chevauché à travers bois et champ, dans des paysages changeants, jusqu’au cimetière d’un petit hameau où nous avons rempli les seaux pour abreuver nos chevaux assoiffés. La ruelle au coin du cimetière portait un nom qui rappelait les vicissitudes d’une nuit de couple : rue de la ronflette. Nous avons cheminé jusqu’au- devant du majestueux Ventoux, au sommet sous les nuages. Des autochtones nous ont très simplement et gentiment autorisés à pique-niquer dans leur pré à l’herbe verte. Les conversations et le rire étaient aux aventures gastriques de la nuit ! J’étais cependant surprise de l’appétit et de l’entrain de tous. 

Petra nous a régalés de friandises de Sault : des nougats, des olives au chocolat, des gâteaux d’épeautre. Mais Christian voulait repartir.

Nous avons entamé l’après-midi par une longue montée jusqu’au plateau, en sous-bois : pour ma part, j’ai apprécié cette reprise sportive qui a calmé les ardeurs de Mage ! Le cheval de Gérard faisait entendre son cornage, Denis en a perdu son bonnet, et Corine fidèle à elle-même a tout monté à pied ! 

Nous avons fini l’après-midi par une nouvelle montée en forêt, cette fois plus technique, avec quelques passages abrupts et des pierres glissantes, nous faisant douter de l’itinéraire : même à pied, les franchissements étaient délicats, tant pour les chevaux que pour les cavaliers. Michèle a eu quelques frayeurs, mais toujours un œil sur Paul. Et Christian, en fier chevalier, est le seul à être resté en selle sur son entier aux pieds sûrs.

Nous étions heureux de l’arrivée à l’auberge en fin d’après-midi après tant d’émotion. Le mistral s’est levé faisant tomber les températures (3° la nuit) : couvertures bien venues pour nos amis les bêtes.

Hâte d’entamer un nouveau repas au gite ! Oubliées les digestions difficiles : pâté, sauté de veau avec moulte crème, re-fromage et tarte. Et quel appétit nous avions ! et nous nous sommes servis, resservis, resservis, … jusqu’à lécher le fond du plat ! Ahah, cette fois ce qui a empêché de dormir Patricia, ce n’était pas le diner, mais l’annonce d’un cheval victime de tortionnaire à Lagarde d’Apt ! Pourtant l’aubergiste nous avait dit qu’il s’agissait d’une fake news de journaliste : le cheval était sans doute mort de sa belle mort, et son oreille abimée, peut-être par les indélicatesses d’un rongeur. Et pour l’oreille de Marc, par son chien ? 

Dimanche matin, le froid et le mistral ont eu raison de la vaillance de Michèle et Paul qui nous ont encouragé au départ. Emmitouflés, nous sommes repartis sur un chemin privé, en silence, dans une douce descente vers St Christol, puis nous avons cheminé entre des prés admirant les « juments du Ventoux » (trait ardennais dont le lait rend fort dit-on), avec au loin le village de Revest-du-Bion. Nous sommes entrés dans une forêt de feuillus aux chemins appelant le galop, aux senteurs d’humus et de champignons. Nous y avons déjeuné autour de tables à pique-nique. J’ai écouté avec envie le récit des périples à cheval en autonomie à travers la France, de Florence et Georges puis j’ai écouté incrédule les cent et un métiers exercés par Florence.

Petra nous a régalés de friandises de Sault : des chamallows, des macarons, des calissons. Mais Christian voulait repartir.

Après le repas, nous avons traversé de grands champs de lavandes au dessin merveilleusement géométrique, en contemplant les chaines de montagnes, du Mont Brun à la montagne de Lure, avec les sommets enneigés des Alpes en arrière-plan. Le cheval de Gérard trottinait toujours, le cheval de Pascale rebondissait comme au défilé. Pour finir l’après-midi, j’ai tenté une petite cascade au montoir, qui a bien failli me coûter un humérus, mais qui a donné à Christian un sourire joyeux. Muriel m’a conseillé de peaufiner mon lever de jambe !

Pour ces formidables journées, merci à Petra et son Adonis ! Bon rétablissement à Lise avec qui j’espère avoir le plaisir de randonner.

Amélie Duhamel

Voici le lien pour voir l’album et les belles photos, merci à nos photographes Michèle et Muriel